Le Conseil de l’Arctique réunit les 8 pays riverains : Russie, Etats-Unis, Canada, Islande, Danemark, Suède, Finlande, Norvège. Et s’il est bien un sujet dont il devrait s’occuper, c’est donc le climat. Ce qui se passe en Arctique nous concerne tous par effet en chaine. C’est d’ailleurs dans les statuts du Conseil : promouvoir l’environnement et le développement durable.
La poule aux œufs d’or du sous-sol
Seulement voilà, business is business ! La tentation économique est trop forte : croquer la pomme ! Conséquence : bon nombre des acteurs de ce Conseil de l’Arctique veulent profiter du réchauffement plutôt que de chercher à le ralentir.
Le réchauffement, c’est d’abord l’ouverture, pendant une bonne partie de l’année, de la route maritime du Nord : un corridor dégagé des glaces sur 5000 km, pour relier l’Asie à l’Europe. Un méthanier transportant du gaz a été le premier à ouvrir la route en 2017. Cette route, beaucoup plus courte que celle via le canal de Suez, devrait rapporter des gains considérables. Le trafic pourrait quadrupler d’ici 5 ans, avec des dizaines de millions de tonnes de fret.
Le réchauffement, c’est aussi la possibilité accrue d’exploiter le sous-sol, sur terre comme en mer. Et les réserves sont considérables : 13% du pétrole mondial, 30% du gaz naturel. Et aussi de l’uranium, du nickel, de l’or, du cobalt, du cuivre, du platine, du zinc. Je vous laisse imaginer les convoitises.
La Russie a donc une priorité : étendre juridiquement son « plateau continental », pour accroitre ses droits d’exploitation. Mais elle n’est pas la seule. Le Canada, le Danemark, la Norvège demandent la même chose. Les États-Unis l’envisagent également. Et de nombreuses entreprises scandinaves sont impliquées dans les projets d’exploitation russes. Même la Chine, pourtant située à 1500 kms au Sud du Cercle Polaire, revendique désormais d’être un pays, je cite, « quasi Arctique ». Ça ne s’invente pas. Tout est bon pour obtenir une part du gâteau.